Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/90

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l’abbé Morellet, Condillac, Saint-Lambert, Marmontel, Turgot, et d’un certain nombre de personnages que des opinions communes ne liaient pas entre eux, comme cela avait lieu dans le salon purement philosophique du baron d’Holbach.

Telles étaient, avec la société du Bout du banc, qui se réunissait chez mademoiselle Quinault[1] et où allaient Duclos, d’Alembert, Voltaire quand il était à Paris, les principales maisons ouvertes aux gens de lettres et aux artistes.

Plus tard, après son mariage avec mademoiselle Curchod, le banquier Necker ouvrit, au Marais, un salon qui créa dans la suite, au sein du parti philosophique, un très-regrettable antagonisme, par suite de la rivalité politique du financier avec le bon et grand Turgot. Chez madame Necker, on voyait parfois Diderot et plus souvent Raynal, Saurin, Chastellux, Suard, Marmontel, Thomas, Bernard, Dorat, etc.

Nous avons déjà dit qu’aucun de ces centres n’était comparable pour la cohésion, la hardiesse des entretiens, la profondeur des idées émises ou la grandeur du but à atteindre, à celui de la rue Royale. La Synagogue, comme l’appelaient les adeptes, était, en effet, le rendez-vous de tous les encyclopédistes dignes de figurer, par leurs talents, à côté des chefs de l’entreprise. On y voyait les précurseurs de Lavoisier et de Bichat : Venel, Roux,

  1. Mademoiselle Quinault avait été actrice. Elle se retira du théâtre en 1741.