Page:Azaïs - Seconde Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/33

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crimes bien atroces, pour que l’indignation publique ne soit pas désarmée par les apprêts de son supplice et que, s’il s’échappe, elle le revendique encore. Ce n’est que dans les temps de fanatisme, soit politique, soit religieux, que l’évasion d’une victime, politique ou religieuse, peut exciter le frémissement d’un parti ; et un tel frémissement est alors l’indice certain des sentimens habituels du parti qui l’éprouve.

À la nouvelle de l’évasion de M. de Lavalette, la majorité des Français fit un cri de joie ! a minorité fit un cri d’irritation et d’alarme ; et comme cette minorité se trouvait en force à la Chambre des députés, quelle inquiétude ne devait pas se répandre ? Où devaient s’arrêter les passions, les ressentimens, les triomphes de la minorité ?

Afin que rien ne manquât à la manifestation de ses sentimens, la Chambre des députés ordonna l’impression d’un discours par lequel un de ses membres la