Page:Azaïs - Troisième Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/16

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de Waterloo prévint des malheurs plus horribles encore. Je respecte les nobles mouvemens des âmes nationales ; mais aujourd’hui ma Patrie ne peut plus être servie que par la vérité : c’est à reconnaître la vérité, à la défendre, à la proclamer, que les bons citoyens doivent mettre désormais leur zèle et leur courage : mes droits de parler ainsi sont dans la franchise avec laquelle j’honore et j’abandonne des erreurs que j’ai partagées. En 1815, égaré, avec les braves Lorrains, par des préventions enflammées, j’ai été, un moment, le principal organe de l’exaltation la plus Impétueuse, la plus imprudente !… Je bénis la Providence ; elle a sauvé mon pays, ma famille et mes jours.

Une chose maintenant m’est démontrée : c’est que depuis longtemps, depuis l’année au moins où fut signé le traité de Tilsitt, les principaux Souverains de l’Europe formaient le vœu sincère d’établir, sur cette brillante partie du globe, une