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LA COMTESSE DE FRONTENAC

qui était veuf était fort riche et n’avait qu’une fille qu’il donna à élever à sa tante madame de Bouthilier. Frontenac la rechercha en mariage. Madame de Bouthilier dit à son père qu’il pouvait faire un meilleur mariage que de la donner à Frontenac qui n’avait que vingt mille livres de rente. Cet homme qui n’avait pas grande cervelle laissa engager les choses et sottement portait des baisers à sa fille de la part de son futur gendre. Madame de Bouthilier lui disait : « Si vous promettez votre fille, n’allez pas vous en dédire après ». Alors la Grange s’avisa de dire qu’il ne voulait plus de Frontenac pour son gendre. Sa fille lui répondit : « Mon père, vous m’avez commandé de l’aimer, j’y suis engagé et je n’en aurai point d’autre. » Puis madame de Bouthilier lui conseilla de dire à sa fille ou d’avoir à retourner avec lui ou d’entrer au couvent. » La jeune fille aima