Page:Bédard - La Comtesse de Frontenac, 1632-1707, 1904.pdf/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

31
LA COMTESSE DE FRONTENAC

Le lendemain le marquis de Flamorin qui revenait d’Orléans vint au devant de Mademoiselle ; il lui dit que Messieurs de la ville ne la voulaient point recevoir, ils lui avaient remontré que le roi d’un côté et elle de l’autre, cela les mettrait dans un grand embarras. Ils lui faisaient demander d’aller dans quelque maison proche du lieu ou elle était, de faire la malade et qu’ils promettaient de ne point laisser entrer les troupes du roi.

Mademoiselle ne voulut rien écouter, elle laissa son escorte, monta en carrosse avec ses deux compagnes, et arriva sur les onze heures du matin près d’une des portes de la ville qu’elle trouva fermée et barricadée ; elle y resta trois heures sans qu’on voulût lui ouvrir ; à une autre porte elle ne fut pas plus heureuse. Les remparts étaient bordés de gens qui criaient, vive le roi, vive les princes, point de Mazarin. Tout en allant et ve-