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LA COMTESSE DE FRONTENAC

la comtesse vécut avec sa tante, ou bien encore d’une manière indépendante car elle était riche ; dans tous les cas ce qui est certain c’est qu’elle ne vint jamais au Canada avec son mari et j’attribue plus cet éloignement à la répulsion et la frayeur que devait lui inspirer le nouveau monde, elle qui était habituée à la vie élégante et raffinée de la cour, qu’à l’aversion contre son mari.

Quand la nouvelle de la mort du comte parvint en France, Saint-Simon mentionne le fait en disant que c’était un homme d’esprit fort du monde et parfaitement ruiné. « Sa femme avait été belle et galante extrêmement du grand monde et du plus recherché. Elle et son amie mademoiselle d’Outrelaise étaient des personnes dont il fallait avoir l’approbation ; on les appelait les Divines. Un si aimable homme et une femme si merveilleuse ne vivaient pas aisément ensemble, aussi