Page:Béland - Mille et un jours en prison à Berlin, 1919.djvu/146

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La première évasion de ces deux prisonniers eut lieu du camp de Ruhleben à peu près vers le même temps, mais pas exactement au même moment, chacun agissant de sa propre initiative. Mais tous deux eurent la malchance de tomber entre les mains des gardes prussiennes au moment où ils allaient atteindre la frontière hollandaise. Ramenés à la prison, à Berlin, ils écopèrent une sentence de plusieurs mois de cellule. M. Ellison, en particulier, fut quatre mois et demi au secret, et ne pouvant recevoir d’autre nourriture que celle qui était distribuée chaque jour, laquelle consistait en un morceau de pain avec les deux soupes traditionnelles.

Malgré les démarches nombreuses qu’ils firent auprès des autorités allemandes pour être de nouveau transférés à Ruhleben, ils durent demeurer à la Stadvogtei parce qu’ils refusaient de déclarer qu’ils ne feraient plus aucune tentative d’évasion, une fois retournés à Ruhleben. Pendant les années 1915 et 1916, ils firent des plaintes nombreuses et adressèrent force requêtes tant à la Kommandantur qu’à l’ambassade américaine à Berlin. Tout fut inutile.

Au mois de décembre 1916, une évasion longuement et minutieusement préparée fut mise à exécution de la manière la plus habile. On était parvenu à se procurer les services d’un serrurier expert, lui-même prisonnier, qui fabriqua une clef ouvrant la porte qui donnait accès à la rue Dirksen.

Tout avait été prévu : on avait même trouvé moyen d’expédier des vivres au dehors, et de les faire dépo-