Page:Béland - Mille et un jours en prison à Berlin, 1919.djvu/36

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ville toute entière était en feu ; les réservoirs de pétrole brûlaient ; et des nuages de fumée s’élevaient des quartiers les plus éloignés. Au milieu de cette masse de flammes, comme un doigt colossal dirigé vers le ciel, on voyait, toujours dressée, la magnifique tour de la grande cathédrale. Elle apparaissait et disparaissait tour à tour au milieu des énormes jets de flamme qui montaient vers la nue. Plus loin, dans la direction du sud, et dans l’obscurité, jaillissaient à jet continu les éclairs produits par le feu de toute l’artillerie allemande qui vomissait la mitraille sur la ville qui flambait.

Spectacle épouvantable qui dura toute la nuit ! Secousses terrifiantes causées par les explosions répétées à raison de 300 par minute ! Enfin, à 7 heures du matin, vendredi, le 9 octobre, un silence lugubre descendit sur la grande ville. En tant que place fortifiée belge, Anvers n’existait plus.