Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eût pu procurer un grand poëte à la France, mais elle ne pouvait rencontrer un cœur plus reconnaissant.

Le souvenir de mon bienfaiteur me suivra jusque dans la tombe. J’en atteste les larmes que je répands encore après trente ans, lorsque je me reporte au jour béni cent fois, où, assuré d’une telle protection, je crus tenir de la Providence elle-même une promesse de bonheur et de gloire.

Puisse l’hommage de ces sentiments si vrais, si mérités, parvenir jusqu’à M. Lucien Bonaparte et adoucir pour lui l’exil où mes vœux ne sont que trop habitués à l’aller chercher ! Puisse surtout ma voix être entendue, et la France se hâter enfin de tendre les bras à ceux de ses enfants qui portent le grand nom dont elle sera éternellement fière !


Passy, 15 janvier 1833.