Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/123

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        Qu’il ait ou non un charme,
        Par lui tout va sautant ;
        Vieux que la danse alarme,
        Jeunes qui l’aiment tant.
        Son coup d’archet sonore
        Fit, et point n’en riez,
        Danser jusqu’à l’aurore
        Deux nouveaux mariés.

Dansez vite ! obéissez donc
Au ménétrier de Meudon ;
Dansez vite ! obéissez donc,
Il est le roi du rigodon.’

        Un jour, sous sa fenêtre,
        Passe un enterrement :
        Le cortége et le prêtre
        Entendent l’instrument.
        Ils sautent ; la prière
        Cède aux joyeux accords ;
        Et jusqu’au cimetière
        On danse autour du corps.

Dansez vite ! obéissez donc
Au ménétrier de Meudon ;
Dansez vite ! obéissez donc,
Il est le roi du rigodon.

        À la cour on l’appelle :
        Il y va, le pauvret !
        Là, que d’or étincelle !