Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


MES JOURS GRAS
DE 1829


Air : Dis-moi donc, mon p’tit Hippolyte (Air noté )


Mon bon Roi, Dieu vous tienne en joie !
Bien qu’en butte à votre courroux,
Je passe encor, grâce à Bridoie c,
Un carnaval sous les verroux.
Ici fallait-il que je vinsse
Perdre des jours vraiment sacrés !
J’ai de la rancune de prince :
Mon bon Roi, vous me le paierez.

Dans votre beau discours du trône d,
Méchant, vous m’avez désigné.
C’est me recommander au prône ;
Aussi me suis-je résigné.
Mais triste et seul, quand j’entends rire
Tout Paris en joyeux émoi,
Je reprends goût à la satire :
Vous me le paierez, mon bon Roi.

Voyez, verre en main, bouche pleine,
Fous déguisés de vingt façons,
Mes amis m’oublier sans peine,
Tout en répétant mes chansons.