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des lyres que la France doit à M. de Chateaubriand. Je ne crains pas que ce vers soit démenti par la nouvelle école poétique, qui, née sous les ailes de l’aigle, s’est, avec raison, glorifiée souvent d’une telle origine. L’influence de l’auteur du Génie du Christianisme s’est fait ressentir également à l’étranger, et il y aurait peut-être justice à reconnaître que le chantre de Child-Harold est de la famille de René.

Après ce que je viens de rappeler du grand mouvement qu’il a donné à la poésie moderne, il importe peu à M. de Chateaubriand que je répète ici ce que j’ai dit dans ma préface de l’influence particulière de ses ouvrages sur les études de ma jeunesse. Je crois plus à propos de faire ressouvenir qu’en 1829 M. de Chateaubriand, m’ayant honoré de marques d’intérêt et d’estime, en fut vivement réprimandé par les organes du pouvoir auquel la France était livrée. Je rougis d’avoir si faiblement acquitté ma dette envers le plus grand écrivain du siècle, surtout quand je pense qu’il a consacré quelques pages à immortaliser mes chansons. C’est un plaidoyer en leur faveur que la postérité lira sans doute ; mais l’avocat le plus éloquent ne saurait gagner toutes les causes. Puisse du moins la trop grande générosité de M. de Chateaubriand ne lui donner jamais de clients plus ingrats que le chansonnier qu’il a bien voulu placer sous la protection de son génie !




LA RESTAURATION DE LA CHANSON.


i*. On te détrônait.

À la fin de juillet 1830, j’avais dit : On vient de dé-