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dévouement lui porta bonheur, il n’en résulta pour lui ni blessure ni contusion.

En 1830, le 28 juillet, il se rendit de grand matin à la place de Grève, y combattit tout le jour, toute la nuit, et se trouva le lendemain à la prise du Louvre et des Tuileries. Après la victoire du peuple, Escousse ne dit mot des dangers qu’il avait courus, et, quoiqu’il fût pauvre et sans appui, ne voulut jamais adresser de demande d’aucun genre à la Commission des récompenses nationales.

Et c’est à dix-neuf ans qu’il a volontairement mis fin à une existence qui promettait d’être si belle et si féconde !





PRÉDICTION DE NOSTRADAMUS
POUR L’AN DEUX MIL.


p*. Quand les temps sont mauvais, les prophètes ont beau jeu. Michel de Nostredame, que nous nommons Nostradamus, vécut et mourut sous les derniers Valois. Né en Provence, d’une famille juive convertie, il étudia la médecine, et ses succès lui attirèrent un grand nombre d’envieux, qui le forcèrent de vivre quelque temps dans la retraite. Il s’y livra à l’astrologie, maladie de l’époque, et publia, en 1537, les fameuses Centuries, qui lui ont valu la célébrité populaire dont son nom jouit encore. Elles sont écrites en vers barbares, même pour son temps, et d’un style tellement énigmatique, qu’il semble plutôt être le calcul du charlatanisme que le produit d’un esprit en délire. Aussi, à diverses époques, ont-elles fait naître les interprétations les plus opposées et les plus