Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/323

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de Béranger, reportant, par une fiction coupable, du dix-neuvième siècle au neuvième, des choses qui n’existaient pas et ne pouvaient exister en ces temps reculés, a bien osé, méprisant toute vérité, violant toute convenance, mettre en scène son souverain sous les traits et le nom de l’infortuné Charles III. Oui, c’est bien la personne sacrée, ce sont bien les augustes cérémonies du sacre de notre roi qu’on a voulu tourner en dérision dans cette peinture fantastique d’un couronnement sur lequel l’histoire est muette.

« Quoi ! ce prince qui vient de recueillir, en parcourant la France, les témoignages universels de l’amour et de la vénération de ses peuples ; ce prince si religieux, si loyal observateur de sa parole, si constamment occupé du bien-être de ses sujets, est représenté par un Français à des Français comme se laissant conseiller le parjure au pied même des autels témoins de ses serments (quatrième couplet) ! On ose bien l’y faire voir méditant la ruine de ces libertés qu’il vient d’affermir, en dévorant la substance de ce peuple qu’il aime comme l’aimait le plus grand et le plus chéri de ses aïeux. On ne craint pas enfin d’insinuer qu’il a des maîtres ; et, outrageant à la fois la religion dans ses ministres, le souverain dans sa dignité, on prête aux uns le langage impérieux de la domination, et à son prince l’attitude et les sentiments d’une abjecte soumission (cinquième couplet). Non, le roi de France n’a point de maîtres sur la terre ; sa couronne, il la tient de Dieu.

« Encore une fois, le respect nous défend de pousser plus loin l’analyse d’une pareille production, et nous en appelons à votre cœur, à celui de tous les gens de bien, pour comprendre, sans autre ex-