Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/34

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        Beaux jours d’une fête si chère,
        À revenir toujours trop lents !
        Pour nous, l’un de l’autre diffère
        Au plus par quelques cheveux blancs.
Puisse Marie, à ses goûts si fidèle,
Voir ses élus toujours au grand complet !
Volons chanter la liberté près d’elle.
Je veux sortir ; le cordon, s’il vous plaît ;
    Le cordon, le cordon, s’il vous plaît.

        Mon vieux portier dort dans sa loge :
        Mes petits vers vont refroidir.
        D’un digne époux j’y fais l’éloge ;
        Forçons Marie à m’applaudir.
Puis, montrons-la courant plaindre des peines,
Rendre au malheur l’espoir qui s’envolait,
Et consoler un ami dans les chaînes.
Je veux sortir ; le cordon, s’il vous plaît ;
    Le cordon, le cordon, s’il vous plaît.

        Mais mon portier, las de se taire,
        Répond qu’on ne sort pas ainsi ;
        Que j’écrive au propriétaire ;
        Que je dois trois termes ici x.
Fêtez Marie, ô vous à qui l’on ouvre !
Sans moi, pour elle, enfantez maint couplet ;
Je rougirais d’envoyer dire au Louvre :
Je veux sortir ; le cordon, s’il vous plaît ;
    Le cordon, le cordon, s’il vous plaît.