Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/81

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et la colonne du centre, reste vide ; c’est là que Télémaque fera installer une escabelle pour le mendiant, quand Eumée aura amené ce vieillard encore inconnu des autres convives, mais déjà reconnu par son fils. Auprès de Télémaque, les trois chefs des prétendants, Antinoos, Eurymaque et Amphinomos, occupent les fauteuils et tables nos 2, 3 et 4 du couloir de droite. Les autres prétendants, par rang d’âge ou de noblesse et de considération, se succèdent de droite à gauche tout autour de la salle, jusqu’à l’angle entre la muraille de gauche et la façade d’entrée.

En cet angle, est installé le grand vase, le cratère, où l’on mélange le vin et l’eau[1] et où l’échanson vient puiser la boisson ainsi préparée, pour s’en aller remplir la coupe de chacun des convives. Là, doit être aussi dressée la table-buffet, sur laquelle le grand tranchant fait le service que Télémaque vient de nous décrire : Eumée, en entrant, y vient prendre l’esca-

  1. On sait que le vin homérique était une liqueur sirupeuse, le « vin noir », qu’il fallait mélanger de deux ou trois parties d’eau pour en faire le « vin rouge » aussi doux que le miel. Ce vin, conservé longtemps dans les jarres du trésor, était apporté avant le repas et versé dans le cratère où les servants faisaient d’avance le mélange pour le repas du jour. Après le repas, les convives continuaient à boire en devisant ou discutant entre eux ou en écoutant l’aède.