Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/273

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Iliade de 1794-95 et c’est à cette Iliade scolaire, qu’il joignait sa Préface Ne editio. Or, cette Iliade scolaire de 1794 ne différait, d’ailleurs, en rien de l’Iliade savante de 1795 : même texte, même format, même papier, même pagination, même absence de notes et de commentaire. Dans le titre seulement, l’Iliade scolaire avait une ligne, in usum scholarum et praelectionum, que l’Iliade savante n’avait pas, et dans le corps de l’ouvrage, par contre, l’Iliade savante avait ces Prolégomènes que l’Iliade scolaire n’avait pas... Explique qui pourra ce tour de passe-passe ! Une chose, du moins, me paraît certaine : c’est que toutes ces habiletés, même cousues de gros fil germanique, ont durant plus d’un siècle permis à Wolf de cacher ses emprunts et ses menteries, au bout desquels nous ne sommes pas encore. Je ne doute pas que dans la correspondance de Wolf avec Böttiger, intégralement publiée, nous ne rencontrions de nouveaux sujets d’étonnement. En attendant cette publication que je souhaite sans trop l’espérer désormais, voici le dernier problème que j’aperçois en cette fabrication wolflenne.

L’œuvre homérique de Wolf comprend trois éditions.

En 1784-85, Wolf avait publié son édition scolaire des poèmes homériques :

Odyssée, deux volumes, avec une Préface datée de septembre 1784 ;

Iliade, deux volumes, avec une Préface, datée d’octobre 1785, et l’Historia critica de L. Küster en guise de Prolégomènes.

En 1794, Wolf commençait, disait-il, de publier une édition savante, une recension complète de tous les poèmes homériques, qui devait comprendre :