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C. E. CASGRAIN.

nous sommes prêts à lui faire ce sacrifice et lui remettre entre les mains le dépôt qu’il nous a confié ; car toujours et en toute occasion nous lui avons demandé et lui demandons encore l’accomplissement de sa sainte volonté et non la nôtre, bien convaincus qu’il sait mieux ce qui nous convient que nous. Mais tu es bien jeune, tu n’as peut-être pas assez pensé aux grands sacrifices que cet état exige. Rappelle-toi combien tu aimes tes parents et tes frères et sœurs. Seras-tu assez ferme, assez généreuse pour immoler ces sentiments sur l’autel de l’amour de Dieu ? Tu as à peine su ce qu’est le monde (mais en cela je te félicite). Au moins sais-tu qu’il s’ouvre devant toi un certain avenir que la position de tes parents dans la société promet devoir être assez heureux ; si on peut appliquer avec quelque raison ce terme aux plaisirs et aux jouissances