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C. E. CASGRAIN.

« Tout en te retraçant les grandes obligations et les privations qu’entraîne l’état que tu veux embrasser, je dois te dire que ce monde que tu ne connais pas encore et que tu veux quitter pour toujours, est bien peu digne de tes regrets. Quand je considère les peines, les chagrins et les sollicitudes auxquelles sont sujets ceux qui vivent dans son tourbillon, même ceux des bons chrétiens qui savent prendre tous les contre-temps de la main de Dieu, combien les plaisirs et les jouissances qu’il offre compensent peu tout cela. Je dis souvent avec ta maman : bienheureux sont ceux qui y ont renoncé. Nous sommes pourtant ceux qu’on appelle les heureux du monde, et avec vérité, car Dieu nous a comblé de ses dons d’une manière spéciale, mais encore disons-nous souvent avec Solomon : vanité des vanités, tout n’est que vanité, hors aimer et servir Dieu.