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C. E. CASGRAIN.

manière. » À ces mots, Jean Casgrain se précipita furieux sur le renégat et l’aurait tué si le janissaire qui était à sa suite n’eût tiré son cimeterre et ne se fut jeté sur lui. Le brave carabinier saisit une chaîne pour se défendre et frappa le janissaire à mort. Jean et Sabran furent alors jetés dans un cachot, et reçurent cinquante-neuf coups de nerf de bœuf. Sabran en mourut. Jean reçut de plus vingt-cinq coups de bâton de Calabre sous la plante des pieds. Un chevalier de Malte qui était prisonnier avec eux reçut les mêmes traitements que Jean et en mourut. Avant d’expirer, Sabran prédit à son compagnon qu’il serait bientôt délivré. Mais il lui recommanda de ne point se battre contre ses frères prisonniers pour obtenir sa liberté ; car c’était la coutume de délivrer de ses fers le vainqueur. Jean offrit de se battre contre les plus