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préface.

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qu’on a décoré dans le goût Pompadour, est suspendue, par une chaîne de fer de 30" de long, une lampe a 48becs, en cuivre et en argent doré, rappelant par sa forme une couronne impériale, et ayant environ 3m de diamètre ; c“est un don de Frédéric Ier Barberousse. Le pavé présente au même endroit une lame de marbre noir, longue de 3", large de 2", et portant cette inscription en lettres de cuivre : Carolo magna (A Charlemagne). Ce marbre ne recouvre plus le tombeau de l’empereur frank, qui fut deux fois ouvert, par Othon III en 997, et par Frédéric Barberousse en 1165. Ou trouva Charlemagne assis sur un trône, revêtu des ornements impériaux, et ayant un livre d’Évangiles sur les genoux et un sceptre et un bouclier aux pieds. Sa croix d’or, la couronne, le sceptre, l’épée, le globe et le livre d”Évangiles, après avoir servi au sacre des empereurs d’Allemagne, sont depuis 1795 déposés à Vienne. Le trône est déposé dans le Hochmünster, galerie qui forme le premier étage du dôme : c’est un fauteuil bas, large, à dossier arrondi, en marbre blanc sans sculptures, avec un siège en bois de chene recouvert d’un coussin de velours rouge, et exhaussé sur six degrés, dont deux en granit et quatre en marbre blanc. Depuis Frédéric Barberousse, tous les empereurs s’y sont assis pour être couronnés. Quant aux restes de Charlemagne, sauf le crane et un os du bras ou de la jambe que l’on fait voir dans la sacristie avec* un cor formé d’une dent d’éléphant évidée, ils ont été placés dans un très*-beau sarcophage romain en marbre blanc de Parcs, enfermé dans une armoire, et dont la face antérieure est ornée d*un bas-relief représentant Fenlèvement de Proserpine. - Le cliœur de la cathédrale d’Aix-la-Chapelle, bati de 1353 a 1413, est éclairé par 13 fenêtres, et a 38" dehaut, 26" 66° de long, 13" 33° de large ; les vitraux peints n’existent plus, et il en est de même d’un riche tombeau d’Othon III, qui fut détruit en 1794. A un angle de ce chœur, une boiserie ronssatre recouvre-et protége une chaire donnée par l’empereur Henri II, merveille de la ciselure et de l’orfèvrerie du xx° siècle, incrustée d’ivoires byzantins. - On remarque enfin une armoire, dont les battants sont couverts à l’intérieur de peintures sur fond d’or, et qui contient des reliquaires en or et en argent, ornés de pierres précieuses. Là sont conservées les petites reliques, exposées à la vénération des fidèles le jour de la Fete-Dieu, mais que les voyageurs peuvent voir en tout temps (fragments de la verge d’Aaron, morceaux de la manne du désert, ceintures de J.-C. et de la S*° Vierge, cordes dont J.-C. fut lié, morceaux de Féponge qui le désaitéra et de la verge dont il fut frappé, cheveux et portrait de la S" Vierge par S’Luc, fragment du bois et d’un clou de la vraie croix, cheveux de S’Jean-Baptiste et de SQ Barthélemy, ossements du grand-prêtre Simèon, de S’ Étienne et de S’Anastase}, et les grandes reliques (robe de la S’° Vierge, langes du Sauveur, toile qui ceignít ses reins sur la croix, drap sur lequel S’Jean-Baptiste fut décapité), enfemiées dans une * chasse particulière, et qu’on expose tous les sept ans a la galerie du dome. B.

aix-La-canaux. : (Hotel de Ville d’), en allemand Rathhaus. La façade de ce monument, toute garnie de fenêtres longues, étroites et rapprochées, date du xv1e siècle. De chaque côté est un hetiroi : l’un, bas, rond, large et écrasé, n’est. autre chose que la tour de Granus, général romain qui passe pour le fondateur de la ville ; on l’a coiffé d’un étrange clocher ; l’autre, svelte et élevé, de forme quadrangulaire, est une belle construction du xiv° siècle. Cette façade est précédée d’une place, sur laquelle s’élèvent trois fontaines, dont l’une supporte une statue de Charlemagne en bronze, et les autres des aigles noirs. A l’étage inférieur de l’édifice, on remarque la grande salle des délibérations du conseil municipal, où se trouvent les portraits des ambassadeurs qui assistèrent au congrès de 1148, et ceux de Charlemagne, de Napoléon Ier et de Joséphine. A l’étage supérieur, la salle impériale a 51111 de long sur 20m de large ; on y voit les statues en pierre des 37 empereurs couronnés å. Aix-la-Chapelle ; les murs portent leurs armoiries, et sont couverts de grandes fresques exécutées par Rethel (mort en 1859). La restauration et l’entretien de cet hôtel de ville se faisaient, il y a peu d’années encore, avec le produit des jeux de hasard.que le gouvernement prussien tenait dans la ville. B.

AJACAZTLI, instrument de musique dont se servaient les anciens Mexicains dans leurs danses. C’était une sorte de vase rond ou ovale, percé de trous, et contenant de petites pierres. On l’agitait comme le hochet des enfants. AJOUPA, espèce de hutœ portée sur des pieux, et rel couverte de branchages, de paille ou de jonc. Les marîm en construisent, quand ils vont aux provisions sur une côte inhabitée.

AJO URN EMENT, en Droit civil, signifie la même chose qu’assignalíon (V. ce mot). - Dans le langage parlementaire, l’ajournement est le renvoi d’une discussion à un autre temps ; il équivaut le plus souvent à une fin de non-recevoir.

AKUSCHA gdiome). V. Lzscnrzs.

ALABASTR ES, vases en forme de poire, destinés ll mettre des parfums. Les Anciens les nommaient ainsi, selon les uns, parce qu’ils étaient faits d’une pierre appelée alabastron (Palbatre gypseux), et, selon d’autres, parce väfils n’avaient pas d’anses (a privatif, et labè. anse). n en fit en or et en d’autres matières précieuses. Ils figurent parmi les attributs de Vénus. B. ALARME (de l’italien all’arme, aux armesl), signal pour réunir les troupes et leur faire prendre les armes tüut a coup et d’une manière précipitée. L’alarme est donnée Par le canon, le tambour ou la trompette. La pièce d’alarme est le canon pret a faire feu au premier danger ; le poste d’alafme est le lieu assigné à chaque corps en cas d’alarme. - Dans les villes, la cloche d’alarme appelle les citoyens en cas d’incendie. - On nomme alarmistes ceux qui répandent, par système ou par timidité naturelle, des nouvelles propres à jeter le trouble dans les esprits et dans les affaires. B. ALBANAIS (Langue et littérature des). Leibniz donnait à la langue des Albanais ou Skypétars une origine celtique ; cette opinion est abandonnée. Ange Masci (V. Annales des voyages, t. Ill) a soutenu qu’elle était la même que celle des anciens Macédonienshlllyriens et Epirotes. Aujourd’hui, on distingue dans l’albanais quatre dialectes : 1° le guégaria ou gaègue, répandu depuis Budua, frontière de Cattaro, jusqu’à. l’Herzégovine au N. et le Drin au S. ; 2° le toslcaria ou toske, parlé à Bérat et dans tout le Musaché (anc. Moschica regzo) ; 3° le japouría, parlé en.lapourie (anc..lapygia d’Épire) ; 4° le chamouria, dialecte des Massarakiens, des Aidonites et des Souliotes. Les recherches des philologues ont spécialement porté sur le guègue, et ils ont reconnu que plus d’un tiers de ses racines sont des radicaux grecs monosyllabiques, qui se rattachent surtout au dialecte éolien ; qu’un second tiers se rapporte au latin, a l’idiome germanique et au slavon ; que le dernier tiers n’a pas de dérivation connue, et appartient peut-être a l’ancien idiome illyrien. Il en résulte que l’albanais appartient, dans les langues indo-européennes, au groupe thraco-pélasgique. L’albanais est moins riche et moins régulier dans ses formes grammaticales que le grec ou le slavon ; on y trouve assez peu de mots composés et de hardiesses de construction. Il est pauvre en termes abstraits. La multiplicité des consonnes, sans autre point d’appui pour la voix qu’une voyelle, rend la prononciation difficile pour un étranger. Une particularité de cette prononciation est qu’elle admet les sons u et j. L’accent tonique tombe sur la dernière syllabe, comme en français. Les Albanais ont un alphabet dont les’formes paraissent empruntées aux anciennes écritures sémitiques, principalement au phénicien. Les sons et articulations simples sont au nombre de 37, dont 8 voyelles et 29 consonnes ; on compte en outre 15 signes composés ; en tout 52 lettres. Mais on emploie aussi souvent les caractères grecs.

Les Albanais ont des chants nationaux, qui ne paraissent pas remonter au de la du xv’siècle. Leurs contes populaires, d’une inspiration moins vive que chez les tribus du Montenegro, ne brillent ni par l’invention, ni par Penchaînement des idées ; l’intérêt y languit souvent, et l’exposition est si vague, que les personnages ne sont même pas nommés. On est loin de trouver la cette force et cette variété qui distinguent la poésie des Slaves. V. Xylander Holtzmann), De lalangue des Albanais ou Slcypetars, en allem., Francfort, 1835 ; Schleicher, Les langues de l’Earope moderne, trad. en franç, par Ewerbeck, Paris, 1852, in-8, p. 185. ALBANAKH (Langue). V. Eusa.

ALBANI (villa). V. VILLA.

ALBARIUM ou ALBUM OPUS, nom donné par Vitruve à une espèce de stuc fait avec de la poussière de marbre blanc et de la chaux, et qui pouvait recevoir un grand poli. On en revetait l’intérieur des maisons ; on en moulait des bas-reliefs et autres ornements d’architecture ; on en figurait des colonnes de marbre. Il y en a beaucoup à Pompéi sur des murs et des colonnes de briques. Ou en faisait aussi des dalles susceptibles de recevoir des figures ou des inscriptions