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INTRODUCTION.

couvrent le temple de Nakhon Vat, au Kambodge, et des traditions birmanes, siamoises et mongoles y font allusion[1]. Chormusda ou Sakkho, ayant entendu parler de la disparition de l’Amrita, demanda à la nature entière où le receleur l’avait cachée. Le silence seul répondit à ses cris. Enfin le soleil et la lune, épouvantés de ses terribles vociférations, lui révélèrent le refuge du voleur.

Dans le roman du Saint-Graal, cette lutte des dieux et des démons hindous est devenue un tournoi ; et l’Amrita, le Saint-Graal. « L’autre jour, jour de la Pentecôte, dit Robert de Boron, les chevaliers terrestres et les chevaliers célestes commencèrent ensemble à combattre les uns contre les autres. Les chevaliers qui sont en péché mortel, ce sont les chevaliers terrestres. Les vrais chevaliers, ce sont les chevaliers célestes, qui commencèrent la quête du Saint-Graal[2]. »

Parmi les chevaliers qui allèrent à la découverte du Saint-Graal, c’est-à-dire du bassin où Joseph d’Arimathie a recueilli le précieux Sang de Jésus-Christ, se trouva un des compagnons du roi Arthur, le gallois Parceval, dont Chrétien de Troyes a fait, au douzième siècle, le héros de son poëme. Et comme l’Amrita, qui procure l’immortalité, le Saint-Graal, dans la légende bretonne, procure tous les biens

  1. V. Bastian, Géographis, und ethnograph. Bilder.
  2. V. Revue des Deux Mondes, t. VII et VIII.