Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

temps, plutôt qu’à celui du plus sage des rois, est due cette régénération, cette restauration des sciences ? Il me reste à faire une demande qui n’est pas indigne de votre majesté, et qui n’est pas le point le moins essentiel dans ce que je propose ; c’est que vous, qui, en tant de choses, nous retracez Salomon, par la gravité de vos jugemens, la sérénité de votre règne, l’élévation de vos sentimens, enfin par l’étonnante variété des livres que vous avez composés, vous daigniez, pour avoir avec lui un trait de ressemblance de plus, donner vos ordres pour choisir et rassembler les matériaux d’une histoire naturelle et expérimentale, vraie, sévère, dépouillée de tout luxe de style, uniquement destinée à servir de base à la philosophie, telle enfin que nous la décrirons en son lieu ; afin qu’après tant de siècles, la philosophie et les sciences cessant de porter sur le vuide, et d’être, pour ainsi dire, aériennes, elles reposent enfin sur les solides fondemens d’une expérience bien consta-