Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/226

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à Pharnabaze : tel que je te vois, plût-à-dieu que tu fusses des nôtres ! Mais en voilà assez sur les reproches qu’on fait aux gens de lettres, par rapport à leur fortune et à leur condition.

Quant à ce qui concerne les mœurs des Lettrés, c’est un point qui regarde plutôt les personnes mêmes que leurs études. Car on trouve sans doute parmi eux, comme dans tous les autres ordres et genres de vie, et des bons et des méchans ; ce qui ne donne nullement atteinte à cette vérité si connue : que nos mœurs se moulent sur notre genre d’études, et que les lettres, à moins qu’elles ne tombent dans des esprits tout-à-fait dépravés, corrigent entièrement le naturel, et le changent en mieux.

Mais en y regardant de fort près et en appréciant les choses avec toute l’attention et la sincérité dont je suis capable, je ne vois aucun déshonneur qui puisse réjaillir des mœurs des Lettrés sur les lettres ; à moins qu’on ne leur reproche comme un vice, ce défaut mê-