Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/243

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rant après ces agrémens. Alors fleurit l’éloquence fastueuse et diffuse d’Osorius, évêque portugais. Alors aussi Sturmius consuma un temps et des peines infinies à analyser l’orateur Cicéron et le rhéteur Hermogènes. Alors encore Carrus et Ascanius, parmi nous, élevant jusqu’aux cieux Cicéron et Démosthènes dans leurs livres et leurs leçons, invitèrent la jeunesse à ce genre de doctrine élégant et fleuri. Alors enfin Érasme saisit l’occasion d’introduire ce ridicule écho : Decem annos consumpsi in legendo Cicerone (j’ai consumé dix années dans la lecture de Cicéron). À quoi l’écho répondoit one (âne, vocatif grec). Mais la doctrine des Scholastiques, désormais jugée âpre et barbare, commença à tomber en discrédit. Enfin, et pour tout dire en un mot, le goût dominant et l’étude de ce temps-là se portoit plus vers l’abondance que vers le poids des choses.

Tel est donc le premier genre d’excès dans les lettres ; excès qui, comme nous