Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/294

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ne prit pour lui que l’honneur de chercher la vérité et de la trouver ; comme il le dit lui-même si éloquemment : la gloire de Dieu est de cacher son secret, et celle du roi, de tâcher de le découvrir. Comme si la divine majesté se plaisoit à ce jeu innocent des enfans, dont les uns se cachent, tandis que les autres tâchent de les trouver[1] et que rien ne fût plus honorable pour les rois, que de jouer avec elle ce même jeu ; eux surtout qui commandent à tant d’esprits, qui ont tant de moyens en leur disposition, et à l’aide desquels il n’est point de secrets qu’on ne puisse découvrir.

Or, après que notre Sauveur eut commencé à paroître dans le monde, Dieu ne fit point une autre dispensation et il manifesta d’abord sa puissance en com-

  1. Le texte dit : des enfans qui se cachent afin qu’on les trouve : il me semble pourtant que le plus sûr moyen pour se faire trouver, n’est pas de se cacher, mais au contraire de se montrer ; et qu’il falloit dire, qui se cachent, afin qu’on ait peine à les trouver.