Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous servira-t-il ? Falinus lui répondit en souriant : jeune homme, si je ne me trompe, tu es Athénien, et tu as étudié la philosophie ce que tu dis là est assez joli ; mais tu te trompes fort, si tu te flattes que ce courage puisse balancer les forces du roi. Voilà le badinage, et voici le miracle. Ce novice à peine sorti de l’école, ce philosophe, après que tous les généraux et les officiers eurent été tués en trahison, ramena de Babylone en Grèce dix mille fantassins, à travers les provinces du roi et malgré les efforts de toutes ses troupes, pour lui couper là retraite : retraite qui remplit les nations du plus grand étonnement ; mais qui, remplissant les Grecs d’ardeur et de confiance, les mit en état de ruiner la monarchie des Perses. C’est ce qui fut prévu et prédit par Jason Thessalien, tenté et ébauché par Agésilaüs Spartiate, enfin achevé par Alexandre Macédonien, tous hommes de lettres et excités par le mémorable exploit de ce guerrier philosophe qui les avoit précédés.