Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/417

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n’avez-vous pas cette période mémorable et beaucoup plus courte, quant à l’histoire d’Angleterre ; je veux dire, celle qui s’est écoulée depuis la réunion des deux Roses, jusqu’à celle des royaumes ; espace de temps qui, à mon sentiment, renferme un plus grand nombre d’événemens variés et peu communs, qu’on n’en pourroit trouver dans une suite d’un égal nombre de princes, en quelque royaume héréditaire que ce pût être. Cette période commence à l’époque où la couronne fut acquise d’une manière mixte ; savoir, en partie par les armes, en partie par le droit. Car ce fut le fer qui fraya le chemin au trône, et ce fut un mariage qui l’affermit. Survinrent des temps fort analogues à ces commencemens, et semblables à des flots qui, après une grosse tempête, conservent leur volume et leur agitation ; mais sans qu’aucun coup de vent d’une certaine force les soulève de nouveau ; flots dont un pilote, celui de tous vos prédécesseurs qui s’est le plus signalé par sa prudence,