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DES SCIENCES, L. II. CH. XI.

du tabernacle, tâchent de les découvrir, néanmoins il a plu de temps en temps à la sagesse divine, soit pour fortifier les siens, soit pour confondre ceux qui sont pour ainsi dire sans Dieu en ce monde, de les écrire en plus gros caractères, et de les rendre tellement visibles, que tout homme, suivant le langage du prophête, pût les lire en courant ; c’est-à-dire, afin que ces hommes, purement sensuels et voluptueux, qui franchissent à la hâte les jugemens divins, et n’y arrêtent jamais leurs pensées, fussent, tout en courant, et en faisant autre chose, forcés de les reconnoître. Telles sont les vengeances tardives et inopinées, les conversions subites et inespérées, les conseils divins, qui, après avoir, pour ainsi dire, suivi les longs détours d’un labyrinthe tortueux, se montrent tout-à-coup à découvert non pas seulement pour porter la consolation dans les ames des fidèles, mais encore pour convaincre et pour frapper les consciences des méchans.