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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

tendans. Quant à la troisième génération de Pan, elle est de telle nature, qu’il semble que les Grecs, soit par l’entremise des Égyptiens, soit de toute autre manière, aient eu quelque connoissance des mystères des Hébreux[1]. Elle se rapporte à l’état du monde, considéré, non tel qu’il étoit à son origine, mais tel qu’il fut après la chûte d’Adam ; c’est-à-dire, lorsqu’il fut devenu sujet à la mort et à la corruption ; et cet état fut, en quelque manière, fils de Dieu et de l’injure, c’est-à-dire, du péché ; il subsiste même aujourd’hui, car le péché d’Adam tenoit de l’injure ; vu qu’il vouloit se faire semblable à Dieu. Ainsi ces trois sentimens sur la génération de Pan sembleront vrais, si l’on distingue avec soin les temps et les choses. En effet ce

  1. Ou que les Hébreux, qui avaient été esclaves en Égypte, aient eu quelque connoissance des mystères des Égyptiens ; mais d’ailleurs ces idées d’un état plus parfait de la chûte de l’homme, et de la dégradation qui en est la conséquence, remontent beaucoup plus haut, et viennent des Indiens.