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DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

à leurs alimens, pour se conserver ; et à leurs voluptés, à leurs délices, pour se perfectionner[1]. Car toute chasse a pour objet une proie, ou un divertissement : et cela par des moyens ingénieux et pleins de sagacité.

La louve au regard menaçant chasse au loup,
Le loup lui-même chasse à la chèvre,
Et la chèvre lascive chasse au cytise fleuri.

Pan est aussi le dieu des habitans de la campagne ; parce que les hommes de cette classe vivent plus selon la nature : au lieu qu’à la cour et dans les villes,

  1. Il en est d’un enfant de la cour ou de la ville, exposé aux chocs réitérés de notre éducation tracassière, comme de ces plantes que les enfans se mêlent de cultiver, et qu’ils empêchent de croître en y touchant à tous momens : et comme l’a observé Rousseau, à force d’élever le développement de l’esprit, on empêche celui du corps. L’excessive culture, soit d’une terre, soit d’un homme, fatigue et épuise le sol, parce qu’on lui demande toujours à proportion plus qu’on ne lui a donné.