Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/485

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
378
DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

tous ceux qui y portoient la vue, devenoient roides d’étonnement et comme paralysés.

Cette fable paroît avoir pour objet la manière de faire la guerre et l’habileté en ce genre. Tout homme qui entreprend une guerre, doit y être envoyé par Pallas, et non par Vénus, comme le furent tous ceux qui allèrent à la guerre de Troie ; ou par quelqu’autre motif aussi frivole. Car, tout dessein de cette nature doit être fondé sur des motifs solides. Puis cette fable nous donne trois préceptes très sages et très importans sur le choix de l’espèce de guerre qu’on doit faire. Le premier, est de ne pas trop s’occuper de subjuguer les nations voisines. En effet, autre est la manière d’augmenter son patrimoine ; autre celle de reculer les limites d’un empire. Dans les possessions privées, le voisinage des terres est une circonstance à laquelle on a égard. Mais s’agit-il d’étendre un empire, alors l’occasion, la facilité qu’on peut trouver à faire la guerre, et les fruits