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DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

nemis qu’on va trouver de si loin, ne sont pas à même de prendre leur revanche, par quelque diversion, ou invasion sur vos propres terres : moyen qu’on emploie si souvent dans les guerres avec des nations limitrophes. Mais le point capital, c’est que, lorsqu’on veut subjuguer des nations voisines, on est fort à l’étroit par rapport au choix des occasions ; au lieu que, si l’on ne craint pas de s’éloigner de son pays, on peut à son gré transporter la guerre dans les lieux où la discipline militaire est le plus relâchée ; où les forces de la nation qu’on veut attaquer, sont le plus épuisées ; où des dissensions civiles surviennent le plus à propos ; en un mot, dans ceux où se présente quelque facilité de cette espèce. Le second point est que la guerre doit toujours avoir une cause juste, honnête et de nature à faire honneur à celui qui l’entreprend, et à faire naître en sa faveur une prévention favorable. Or, de toutes les causes de guerre, la plus favorable est celle des guerres entreprises