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DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

rive qu’ils s’y jettent témérairement, uniquement occupés de la victoire, mais pas assez des coups à parer. Il faut éviter également ces deux extrêmes ; regarder dans le miroir de Pallas, en tournant la tête, afin de mieux diriger ses attaques, et garder un juste milieu entre la crainte et la fureur.

La guerre une fois achevée, et la victoire une fois remportée, deux effets s’ensuivent ; savoir d’abord : cette génération de Pégase, et sa faculté de voler, laquelle désigne assez clairement la renommée qui vole en tous lieux, célèbre la victoire, et rend le reste de la guerre plus facile et les événemens plus conformes à nos vœux. En second lieu, cet avantage qu’il eut de porter la tête de Méduse sur son bouclier ; vu qu’il n’est point d’avantage comparable à celui-là. Car il suffit d’un seul exploit brillant, mémorable, et heureusement exécuté, pour emporter tout le reste ; il roidit, en quelque manière, les membres des ennemis, et les rend comme paralytiques.