Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/508

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dit que mieux, et n’en acquiert que plus de vigueur. En second lieu, dès qu’une affection prédomine dans l’ame humaine, elle s’entortille comme le lierre, autour de toutes ses actions et de toutes ses résolutions ; et il n’est alors presque rien de pur à quoi elle n’attache ses filamens. Et il n’est point étonnant qu’on attribue à Bacchus des rits superstitieux, vu que presque toute affection désordonnée est une source inépuisable de fausses religions : ensorte que cette engeance des hérétiques a enchéri sur les bacchanales des païens ; et leurs superstitions n’étoient pas moins cruelles que honteuses[1]. Doit-on s’étonner que ce soit Bacchus qui envoie les fureurs, quand on voit que toute affection, dans son excès, est une courte fureur ; et que, s’il sur-

    ces vues ou ces défauts qui l’arrêtent, sont, sinon nécessaires, du moins nécessités : donc il faut savoir mourir ou patienter.

  1. Il est bon d’observer que cet homme si sévère qui parle ici, étoit lui-même, chez les catholiques, regardé comme hérétique.