Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/60

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DU TRADUCTEUR.

Mais il est une considération qui ranime mon zèle et mes espérances : comme je donne peu à l’opinion, et presque tout à la vérité, le temps qui la découvre de jour en jour, convaincra les hommes de plus en plus de la solidité de mes vues ; à mesure qu’ils perdront leurs préjugés, ils reviendront à l’expérience, à moi, qui sans cesse les y ramène ; ils adopteront ma méthode, ou plutôt celle de la nature ; et, instruits par le seul maître qui ne trompe jamais, ils continueront ce que j’aurai commencé. «

Ainsi se parloit à lui-même le chancelier Bacon, à l’époque où, consacrant toutes les forces de son génie à l’utilité du genre humain, et prenant l’essor le plus hardi, il s’élançoit dans le vaste champ de la science humaine : ou, si l’on veut, au moment où, après y avoir fait quelques grands pas, et fait plus d’une fois l’épreuve de ses forces, il osa se tracer un plan, et s’imposer la loi de le suivre constamment. Chargé par le vœu général, et, en quelque manière, par