Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/160

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mens et ces décroissemens sont alternatifs, et la succession des générations n’y fait absolument rien. C’est du moins ce dont personne ne doute par rapport aux animaux ; car ni les bœufs, ni les chevaux, ni les moutons d’aujourd’hui, ne sont moins vivaces que ceux d’autrefois. Ainsi la diminution subite de la durée de la vie humaine a eu pour principale cause le déluge universel, et pourra peut-être encore être occasionnée par d’autres révolutions ou fléaux de ce genre, telles que des inondations particulières, des éruptions volcaniques, de longues sécheresses, des tremblemens de terre, etc. Selon toute apparence, il en est de cette durée de la vie comme de la taille ou de la stature de l’homme qui n’est pas non plus susceptible de décroître par le simple laps de temps, quoique le poëte Virgile, en adoptant l’opinion commune sur ce point, ait prédit que, dans les siècles postérieurs au sien, la stature moyenne de l’homme seroit plus petite qu’elle ne l’étoit de son temps ; ce qui lui a fait dire,