Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/171

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32. La succession et le nombre des générations, comme nous l’avons dit, ne pent prolonger ni abréger la durée de la vie humaine. Mais la condition immédiate des parens (tant du père que de la mère), je veux dire, l’état où se trouvent l’un et l’autre, au moment de la génération, peut avoir la plus grande influence sur cette durée[1]. Car le père, par exemple, peut être vieux ou très jeune, ou dans la force de l’âge ; il peut être sain, vigoureux et bien disposé, ou malade, foible et languissant. Il se peut aussi qu’il procède à l’acte de la génération, après avoir mangé excessivement et même étant ivre, ou après son réveil et dans la matinée ; après une lon-

  1. Un ouvrage, soit vivant, soit inanimé, peut durer plus ou moins, selon qu’il est bien ou mal fait ; et il peut être bien ou mal fait, selon que les ouvriers qui le font, et leurs outils, sont bien ou mal disposés. Or ici, de part et d’autre, la disposition de l’ouvrier et celle de l’outil dépendent l’une de l’autre, puisqu’ils ne sont qu’une seule et même chose, et que l’outil est l’ouvrier même.