Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/212

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a la propriété de renouveler la vie et de rajeunir, en vertu d’une certaine corrélation harmonique, les animaux de la première espèce changeant de peau, et ceux de la dernière changeant de cornes (à quoi l’on auroit pu ajouter la chair de l’aigle, oiseau qui change de bec) : que je ne sais quel individu, ayant trouvé dans une excavation certaine substance onctueuse dont il s’oignit de la tête aux pieds, à l’exception toutefois des plantes des pieds et des parties voisines, vécut, par le moyen de ces onctions, trois cents ans, sans aucune espèce de maladie ou d’incommodité (à la réserve de quelques tumeurs à cette seule partie qui n’avoit pas été enduite) : ou qu’Artésius, sentant ses esprits défaillir, aspira fortement ceux d’un jeune homme vigoureux, et lui causa ainsi la mort ; mais vécut lui-même un grand nombre d’années, en vertu de cet esprit étranger qu’il s’étoit approprié : tous contes ridicules, auxquels nous pouvons ajouter tout ce qu’on dit des heures prospères,