Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/229

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base de leurs plus puissans remèdes, que, dans leur enthousiasme, ils qualifient de mains divines ; et ils ne le combinent avec d’autres substances, telles que la thériaque, le mithridate, etc. que pour émousser telle de ses qualités qui peut être nuisible.

21. Toutes ces substances, et en général tous ces moyens qu’on emploie avec succès dans le traitement des maladies pestilentielles ou malignes, pour réprimer et régler les mouvemens irréguliers et tumultueux des esprits, pourroient être appliquées, avec un égal succès, à la prolongation de la vie ; un même moyen pouvant mener à ce double but, moyen qui n’est autre que la condensation des esprits. Or, ce sont les opiats qui produisent le plus sûrement cet effet.

22. Les Turcs peuvent, sans inconvénient, faire un usage continuel de l’opium, même à très grande dose ; et il n’a d’autre effet sur eux que celui de les fortifier ; ils en prennent sur-tout avant un combat, pour augmenter leur courage ;