Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’orifice de l’estomac ne soit trop ouvert, et de prévenir l’excessif relâchement de cette partie qui a autant et plus d’influence sur les passions (principalement sur les affections journalières et habituelles), que le cœur et le cerveau même, si l’on en excepte toutefois celles qui sont l’effet des vapeurs très actives, et produites par différentes causes, telles que l’ivresse ou la mélancolie.

98. Nous terminerons ici la recherche qui a pour objet les moyens d’agir sur les

    possible. Que les hommes et les choses nous résistent, ou que nous leur résistions, l’effet est pour nous le même ; et, dans les deux cas, nous sommes également malheureux, si l’obstacle est plus fort que nous. Ainsi, ne pouvant accommoder à nous les hommes et les choses, reste à nous accommoder nous-mêmes à tout ce qui nous environne : car si-tôt que nous voulons tout ce qui est, dès-lors tout ce qui est, est comme nous le voulons : principe dont nous tirerons cette conséquence pratique, que le vrai moyen de prolonger sa vie et d’étendre son bonheur, est de resserrer ses prétentions, et de mesurer ses désirs sur sa puissance.