Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/282

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2. On voit un exemple et une preuve sensibles de ce dernier effet dans la dessiccation même des corps inanimés ; et l’on peut regarder comme deux principes incontestables les deux propositions suivantes : 1°. La dessiccation des corps est une conséquence nécessaire de l’émission de leur esprit ; et lorsque cet esprit est retenu au dedans, il les amollit et les liquéfie ; 2°. l’effet propre de la chaleur est d’atténuer et d’humecter les corps ; lorsqu’elle les contracte et les dessèche, ce n’est qu’un effet médiat et accidentel[1].

  1. La chaleur peut être, sinon une cause suffisante, du moins une cause nécessaire et concourante de la fluidité des corps, puisqu’à un certain degré de froid, tous les corps connus, même le mercure (comme on l’a éprouvé en Russie), cessent d’être fluides, et qu’à un certain degré de chaleur, tous les corps, même l’or, même le diamant, deviennent volatils, ou du moins cessent d’être solides ; la chaleur ne desséchant les corps qu’en provoquant l’évaporation des fluides qui les détrempent.