Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/315

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21. L’hydromel, autant que nous pouvons le conjecturer, rempliroit l’objet actuel, pour peu qu’il eût de la force et qu’il fût un peu vieux. Cependant le miel ayant toujours une teinte d’acrimonie, comme le prouve cette liqueur si active que les chymistes savent en extraire, et qui peut dissoudre les métaux mêmes, il vaudroit peut-être mieux composer une boisson de ce genre avec le sucre, non pas simplement infusé, mais bien incorporé, et à peu près comme le miel l’est dans l’hydromel ordinaire : on n’en feroit usage qu’au bout d’un an, ou au moins de six mois, afin que l’eau eût le temps de perdre sa crudité, et le miel de s’atténuer au degré convenable.

22. Le double effet du temps sur le vin et toute autre liqueur fermentée, est d’atténuer les parties tangibles et d’augmenter l’acrimonie des esprits ; deux effets dont le premier est avantageux, et le dernier nuisible. Ainsi, pour conserver l’avantage en prévenant l’inconvénient, il faudroit mettre dans la pièce qui