Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/371

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qu’on expliqueroit beaucoup mieux, en supposant que l’action de ce remède, se portant à la tête, fortifie ainsi les esprits animaux.

16. Mais toutes ces onctions, tous ces bains de sang ont pour nous je ne sais quoi d’odieux et de dégoûtant. Ainsi cherchons d’autres remèdes moins rebutans et dont les effets ne soient pas moins puissans.

17. Les substances qui, après le sang, ont le plus d’analogie avec le corps humain, ce sont celles mêmes qui lui ser-

    tirer de cet autre principe, ou, si l’on veut, de cet autre raisonnement très hazardé et peut-être très vrai : les contraires sont les remèdes des contraires ; or, le corps humain est tout composé, tout tissu de contraires liés et mariés ensemble par leurs intermédiaires ; toute matière et cause morbifique dans le corps humain y ayant sa contraire, y a, par conséquent, son remède. Mais de telles matières étant très putrescibles, il est clair qu’elles doivent être récentes lorsqu’on les emploie, et fréquemment renouvelées lorsqu’on veut en faire usage pendant un certain temps.