Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/488

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l’air est un corps fixe et qui ne se détruit point. Car, quoique l’air, en s’assimilant l’humor aqueux, engendre de nouvel air, cependant l’air préexistant n’en subsiste pas moins, d’où résulte cette augmentation, cette surabondance dans le corps de l’atmosphère, d’où résultent les vents[1]. Mais l’esprit vital partici-

  1. Si l’air s’assimilant continuellement l’humor aqueux, et engendrant ainsi de nouvel air, ce dernier fluide ne se changeoit jamais en eau, par l’opération contraire et réciproque, la masse de l’atmosphère iroit toujours en augmentant, et à la longue, toute l’eau qui est à la surface de notre globe se convertiroit en air ; conversion dont l’accélération iroit aussi toujours en croissant ; car plus il y auroit d’air, plutôt l’eau restante seroit absorbée et convertie ; l’une de ces deux conversions suppose nécessairement l’autre. Il paroit que le corps de l’atmosphère est composé des débris de tous les corps placés a la surface de notre planète, ou plutôt de leur partie volatile ou volatilisée, puisque certaine partie de la surface de tous ces corps s’exhale continuellement, s’élève et se répand dans l’atmosphère ; composé dont une eau très atténuée forme la plus grande par-