Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/205

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étant tout-à-fait (ou un peu) contraire, on est obligé de cingler au plus près, le plan des voiles est alors très oblique, par rapport à la direction du vent, à la lon-

    nus de l’angle compris entre la direction de la route qu’il devroit suivre, et la direction de celle qu’il suit réellement : sinus pris dans un cercle dont la ligne exprimant le chemin même qu’il fera suivant la fausse route qu’il suivra, seroit le rayon. Ainsi, après lui avoir ôté deux rhumbs (pour la dérive), il faut lui en rendre au moins quatre, savoir deux de chaque côté : il y a donc, lorsque le vent n’est pas très fort, ni la dérive trop grande, 22 espèces de vents, ou plus exactement un secteur de 247 degrés et demi, comprenant les directions de tous les vents à l’aide desquels un vaisseau peut s’approcher du terme de son voyage ; savoir, un secteur de 202 degrés et demi, pour suivre la route directe, et un secteur de 135 degrés pour suivre une ligne oblique par rapport à cette route. Ces détails peuvent être utiles, non-seulement à cette jeunesse déjà éclairée pour laquelle nous travaillons, mais même aux marins de profession ; notre propre expérience nous ayant appris que leur expérience est fort peu de chose, parce qu’ils ne savent pas joindre à ce bâton d’aveugle, le micromètre géométrique.