Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/208

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que ce vent est favorable et un peu fort, peut faire cent vingt milles d’Italie, dans l’espace de vingt-quatre heures (je ne parle ici que d’un vaisseau marchand) ; mais il y a d’autres vaisseaux destinés à porter un ordre, un avis, etc. construits exprès pour la marche, et auxquels on donne le nom de caravelles, de corvet-

    versant au vent, la lame furieuse fonde sur lui, défonce tous ses ponts et remplisse tout le coffre. 2°. Il peut arriver, sans que le vaisseau même coure aucun risque, qu’une lame fondant sur lui enlève la totalité, ou la plus grande partie de cette moitié de l’équipage qui est de quart (de garde). Moi-même qui écris paisiblement ceci, un jour en travaillant à la pompe dans un coup de vent, et le vaisseau étant à la cape sous la misaine, j’ai été pris par une lame, soulevé de plusieurs pieds et lancé contre les haubans, qui m’arrêtèrent : je ne pensais guère alors à traduire Bacon, mais, sans ce rude apprentissage, je n’aurois pas été en état de traduire cette histoire des vents : à ces dangers je n’ajoute point celui de se noyer, d’être dévoré par des requins, d’être estropié par mille accidens sans cesse renaissans, parce qu’il faut revenir de Terre-Neuve, de l’Amérique et de la Chine à notre sujet.