Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/360

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NOUVELLE ATLANTIDE.

À notre départ du Pérou, contrée où nous avions séjourné pendant une année entière, nous fîmes route vers la Chine et le Japon, par la mer pacifique, et ayant des vivres pour un an. Nous eûmes, pendant cinq mois, des vents favorables de la partie de l’est, quoique un peu foibles ; puis ils sautèrent à l’ouest, et y restèrent fixés pendant fort long-temps. Nous ne faisions alors que très peu de chemin ; et ennuyés d’une si longue traversée, nous étions quelquefois tentés de retourner au Pérou : mais ensuite il s’éleva des vents de sud tenant un peu de l’est, et qui, malgré tous nos efforts pour tenir le vent, nous poussèrent fort avant vers le nord. Enfin, les vivres vinrent à nous manquer tout-à-fait, quoique nous eussions eu grand soin de les ménager : alors nous voyant isolés, au milieu d’une mer immense