Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/368

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tenir toujours à une certaine distance en vous parlant. Nous lui répondîmes, après nous être inclinés profondément, que la conduite qu’il avoit tenue avec nous jusques-là, étoit pleine d’égard et d’humanité ; que l’attention même qu’il avoit de nous rendre raison de ses précautions, étoit une nouvelle preuve de sa bonté ; mais que nous avions lieu de croire que la maladie de nos gens n’étoit pas contagieuse. Sur cette réponse, il nous quitta et retourna à terre. Quelque temps après, le greffier vint à bord ; il tenoit à sa main un fruit particulier à cette contrée, assez semblable à une orange, mais d’un jaune tirant davantage sur le rouge, et d’une odeur très suave : c’étoit sans doute un préservatif dont il s’étoit muni, au cas que nous eussions quelque maladie contagieuse. Il nous délivra la formule du serment, que nous fimes aussi-tôt, et qui commençoit ainsi : Au nom de Jésus, fils de Dieu, et par ses mérites, etc. Il nous prévint aussi que le lendemain matin on viendroit nous chercher, pour nous