Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/379

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ouvrit les bras en les étendant vers nous[1]. Nous le saluâmes à notre tour, mais d’un air beaucoup plus respectueux, et d’autant plus soumis que nous attendions de lui notre sentence de vie ou de mort. Il témoigna le désir de s’entretenir avec quelques-uns d’entre nous ; presque tous sortirent, et nous ne restâmes que six ; alors il nous parla ainsi :

« Je suis chrétien de religion, prêtre par état, et directeur de cette maison en titre d’office. Je viens donc vous offrir mes services que vous pouvez accepter et à titre d’étrangers et à titre de chrétiens, mais sur-tout au dernier

  1. Voilà encore, je crois, l’équivalent d’un Dominus vobiscum ; mais, quoique ce geste puisse paroître ridicule à la première vue, c’est pourtant un geste de tendresse, de fraternité, et par conséquent très noble, quand les procédés qui le suivent sont conformes aux sentimens qu’il exprime. Ce geste nous dit que nous devons de la commisération, et non des supplices, à ce que nous appelons des herpétiques ; que, s’ils sont dans l’erreur, il faut les éclairer, et non les brûler.